Lorsqu’on parle des anciens (les OGs) du country rap, il est difficile de ne pas mentionner Moccasin Creek. Groupe de 5 membres, il est quasi intégralement représenté au niveau de l’image par son imposant rappeur, Brahma Bull (de son vrai nom Jeff McCool). Ce dernier est le seul à se mettre en avant, les autres étant beaucoup plus discret. Actif depuis 2009 la majorité de leurs albums sont autoproduits (exception de Hillbilly Rockstar qui sortira sur le label de Colt Ford, Backroad Records).
Originaire d’une petite ville de Floride, Braham Bull a été un temps quaterback de l’équipe de football américain de l’Université de Cincinnati. Très sociable il se greffe à tous types de groupes, et apprécie chanter dans les karaokés du coin. Il écoute beaucoup de country et de rock et s’il apprécie le rap, il a du mal à s’y identifier. L’argent, les bijoux, les jets privés et voitures de sport … ce n’est pas sa vie, ça ne lui parle pas plus que ça.
Il tombe alors sur un album de Colt Ford qui fait office de révélation. Découvrir un rappeur qui parle de la vie de la campagne, de ce qu’il vit au quotidien, lui permet de s’identifier beaucoup plus à ce style musical.
Avec son ami Bottleneck, avec qui il forme le groupe DubbleWide, ils commencent alors à écrire des textes et à faire quelques petits concerts. Fauchés comme les blés il mange parfois ce qu’il trouve dans les poubelles. Se produisant partout où il peut, dès qu’il peut, et quelle que soit la paie, il commence à rencontrer des gens et avoir une base d’auditeurs. Et on parle d’une époque ou les réseaux sociaux n’existent pas encore vraiment, ou les salles de concert sont le plus souvent un champ en extérieur. Mocassin Creek est littéralement né dans la boue.
Le groupe n’hésite pas à faire des clins d’oeil à ses influences musicales. Le titre Boyz in the Woods (avec Demun Jones) est une référence directe au « Boyz in the Hood » d’Eazy E (du groupe N.W.A.). Brahma Bull est très transparent dans ses textes, exposant sa vie telle quelle est en réalité, avec ses hauts et ses bas. Dépressif bipolaire, il utilise le processus créatif et ses textes comme une thérapie personnelle. Et une source d’encouragement pour ceux qui souffrent des mêmes choses.
Son évolution musicale au fil des années est réelle. Au départ c’était vraiment du pur redneck du fin fond des bois, limite une parodie (le clip Porch Honky par exemple). Mais les textes se sont affutés (tout en gardant une certaine autodérision) et il est capable aujourd’hui d’exposer des sentiments beaucoup plus fins ou des freestyles énervés. Il participe aussi à l’un des hymnes Country Rap, Outback, avec Moonshine Bandits, Bubba Sparxxx, Demun Jones, The LACS … (les observateurs remarqueront les présences de Jelly Roll ou encore Sarah Ross dans le clip).
Discographie Moccasin Creek
- 11/08/2011 – Allowed to be Loud
- 26/06/2012 – Born Ready
- 16/04/2013 – Belt Buckles and Brass Knuckles
- 13/10/2013 – The Big Dawgs EP (maxi 3 titres)
- 23/12/2014 – Fresh Batch EP (en duo avec Big Chuk)
- 04/02/2016 – Hillbilly Rockstar
- 23/09/2016 – Game Over
- 18/08/2017 – Lethal
- 13/12/2018 – Motive
- 26/09/2019 – Crackers (avec son groupe DubbleWide)
- 31/08/2021 – Stompin’ Grounds
Anecdotes : il est le beau-frère par alliance du célèbre catcheur The Undertaker, sa soeur ayant épousé ce dernier (elle aussi est une ancienne championne de la WWE femme). Son grand-oncle est l’homme qui a prononcé le décès du président J.F. Kennedy sur la plupart des grands médias américain de l’époque.
