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Musique

Qui est Burden ? L’ascension d’une voix brute de Floride

Burden

Burden, de son vrai nom Kenneth Bartels, est un country rappeur américain qui a su transformer un parcours semé de luttes en une œuvre musicale percutante et viscéralement authentique. Né à Akron, Ohio, il grandit principalement à Tampa, Floride, après avoir été confié à sa mère très jeune et ne connait quasiment pas son père. Fils d’une maman seule, courageuse mais confrontée à ses propres démons d’addiction, Burden connaît une enfance instable, marquée par la précarité, la débrouille et le manque de repères stables. À cinq ans, il est embarqué dans ce nouveau départ en Floride, espace à la fois d’espoirs et de pièges.

Dès l’adolescence, la réalité de la rue le rattrape : livré à lui-même, il commet ses premiers délits : vols, effractions, nuitée dans des motels miteux en banlieue de Tampa, altercations parfois violentes. À seulement 14 ans, il est arrêté et écope de plusieurs chefs d’inculpation, dont coups et blessures et possession d’outils de cambriolage. Après cette arrestation, s’ensuit un long passage par la probation, le système judiciaire des mineurs, puis différentes maisons d’accueil et de réhabilitation. À la sortie, Burden comprend que la vie de rue ne mène qu’à l’isolement. Sa mère replonge dans la drogue et lui-même se retrouve tour à tour à la rue ou hébergé par des amis.

C’est à cette époque trouble, autour de 17 ans, que la musique devient une nécessité vitale. Munis de moyens dérisoires (un micro karaoké et un vieux PC) il commence à enregistrer en home studio, poussant sa voix avec rage et douleur. L’écriture, d’abord cathartique, évolue rapidement en une identité artistique assumée : parler vrai, visibiliser son vécu, motiver ceux qui galèrent. Son inspiration : la vie brute, les barrières sociales, la solitude de l’adolescent paumé résonne dans chaque couplet.

Ballotté entre Tampa, West Palm Beach, puis Citrus County (Floride rurale), Burden fait l’expérience d’un véritable choc culturel : du hood urbain aux bancs d’un lycée peuplé de boots, ce décalage le façonne. Victime d’exclusion, puis rapidement accepté grâce à la force de son rap, il devient le porte-voix des “différents”, réunissant la jeunesse des “deux mondes”.

Sa carrière officielle démarre en 2011 avec l’album Once Upon a Grind, puis s’accélère par une série de singles marquants, dont “I Got” (plus de huit millions de streams), “We Are the People” ou “Trust Issues”. Il affine un style “trashy soul”, entre boom bap classique et trap, puisant aussi bien dans le Sud que dans les codes actuels du rap US. Sa voix rauque et intense, son phrasé sec, accrochent immédiatement. Musicalement, Burden transgresse les clivages : il multiplie les collaborations (Kevin Gates, Jelly Roll, Bubba Sparxxx, Haystak, Lil Wyte, Rittz…), explore les thématiques sociales (inégalités, identité, politique, racines) mais aussi les cicatrices personnelles.

Son titre “Fuck Biden” l’expose en 2021 à la sphère patriotique conservatrice, et “We the People” devient un hymne de manifestations pro-Trump. Il réitère quelques mois plus tard avec un « F Biden 2 » et en 2024 avec un « Fuck Kamala ». Burden se distingue par un engagement politique assumé mais aussi par une conscience aiguë du désœuvrement et de la misère qui traverse une partie de la jeunesse populaire américaine. Son album Self Inflicted (2023) témoigne d’ailleurs d’une maturité nouvelle, abordant de front santé mentale, addiction, perte et reconstruction.

Loin des clichés « d’underdog”, Burden revendique la liberté d’être entier, d’assumer ses blessures pour mieux en faire un moteur créatif, offrant à son public un miroir empathique et… un espoir concret. La puissance de son discours, sans fard ni victimisation, associée à un flow énergique mais nuancé, fait de lui l’une des voix les plus remarquées et sincères du hip-hop contemporain sudiste, avec la promesse d’une trajectoire qui ne fait que commencer.

Discographie Burden

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