Reprendre le contrôle de notre vie numérique est un sujet de plus en plus important pour beaucoup d’entre nous. Cal Newport nous propose ici un livre sur le principe du minimalisme digital. Ce dernier va plus loin que les simples (et habituelles) techniques du genre couper les notifications, etc. C’est un changement de paradigme complet qu’il nous propose. En somme, repenser notre rapport à la technologie, dans l’esprit du livre Your Hapiness Was Hacked dont j’ai déjà parlé.
Note : j’ai lu ce livre en version originale sous le titre « Digital Minimalism: Choosing a Focused Life in a Noisy World« . Je ne peux donc pas juger si la traduction est bonne et dans l’état d’esprit de son auteur. Mais dès le titre, « minimalisme digital » devrait être « minimalisme numérique ».
En 2022 il est quasi impossible pour beaucoup de vivre sans son smartphone. Peut-être que vous êtes de ceux qui vont répéter à leur entourage que c’est une plaie, voire une hérésie de passer des heures chaque jour dessus ? Ils ne changeront pas leurs habitudes tant qu’ils n’auront pas une vision différente de leur propre rapport à la technologie. Ce rapport n’est pas tout blanc ou tout noir. Il n’y a pas d’un côté les ultras connectés qui « profitent » de tous ses bienfaits, et de l’autre les « déconnectés » qui vivent comme des amish. Il y a une balance à trouver entre utilisation des outils numériques et conserver notre autonomie humaine sur les algorithmes qui nous contrôlent.
Minimalisme Digital : Pourquoi ?
L’appel à un certain minimalisme numérique n’est pas de se couper totalement de tout. Mais plutôt de poser des barrières sur les effets pervers de la Tech.
- Est-ce bon pour la santé de rester autant d’heures la tête baissée sur un petit écran ?
- Doit-on passer plus de temps à discuter avec une personne sur le téléphone plutôt qu’en face à face ?
- A-t-on besoin de savoir tout ce qu’il se passe dans le monde en temps réel alors que cela ne change rien à nos vies ?
- Est-on vraiment maitre de nos actions alors que le moindre élément d’une application a pour but de nous pousser à effectuer certains choix précis ?
Pour son propos, l’auteur se focalise pas mal sur Facebook Meta, qui reste encore à l’heure actuelle le réseau social le plus utilisé. En incluant Instagram et WhatsApp, l’entité Meta regroupe pas loin de 6 milliards d’êtres humains. Facebook a même reconnu que ses produits ont des effets néfastes sur la santé mentale des enfants. Mais l’entreprise continue malgré tout de les cibler.
Quelles actions ?
Newport nous montre aussi, par des exemples concrets, les actions entreprises par ceux qui ont décidé de s’affranchir de leur dépendance. Le tout est agrémenté d’exemples, d’anecdotes, de rapports d’experts et d’études scientifiques. Chacun voit l’augmentation de la dépression, de l’anxiété et de la haine de soi et des autres dans le contexte des médias sociaux. Il est possible de voir que ces sentiments sont profondément liés au contenu que nous consommons.
Une fois que l’on a comprit que se déconnecter est important, que faire ? Parmi les pistes : utiliser son temps hors connexion pour se reconnecter à soi-même, retrouver ses valeurs personnelles et sa spiritualité. Surtout, ne plus laisser les algorithmes décider ce qui est important pour vous. Ni le type d’information qui doit vous êtes présentés. En plus vous trouverez également un plan de 30 jours pour faire le tri et limiter de manière concrète la présence du numérique dans votre vie. Une démarche qui sera applicable à d’autres facettes de votre vie quotidienne, pas juste numérique.
Pour finir, Cal Newport sait de quoi il parle. Professeur d’informatique à l’université de Georgetown, il tient également le blog Study Hacks (2 millions de lecteurs). Il a publié de nombreux ouvrages dont le best-seller Deep Work : retrouver la concentration dans un monde de distractions.