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Technologie & IA

Qu’attendre de la science en 2019 ?

Alors que nous allons bientôt déjà entamer la 3è décennie du 21è siècle quels sont les centres d’intérêts scientifique actuellement ? Quels sont les grands projets de l’année ?

Aux origines de l’Humanité

Un plus grand nombre de fossiles illustrant les origines d’anciennes espèces d’hominidés pourraient émerger d’îles d’Asie du Sud-Est – une région de grand intérêt depuis que les archéologues ont découvert une espèce de «Hobbit» de type humain sur l’île indonésienne de Flores en 2003.

Les fouilles en cours pourraient nous en apprendre davantage sur les premiers habitants de l’île de Luzon, aux Philippines, et notamment sur le fait de savoir si leur isolement a entraîné une stature anormalement petite, semblable à celle qui semble s’être produite à Flores.

Projets glacés

En janvier, des chercheurs américains et britanniques se rendront en Antarctique pour entamer leur plus grande mission conjointe sur le continent depuis plus de 70 ans.

L’objectif du projet (qui devrait durer 5 ans) est de comprendre si le glacier Thwaites, apparemment instable,  va commencer à s’effondrer au cours des prochaines décennies. Cela inclut l’étude des conditions océaniques près du glacier (qui fait la taille de l’état de Floride) en utilisant des véhicules sous-marins autonomes et des capteurs fixés à des phoques.

Plus tard en 2019, des scientifiques européens prévoient de commencer à forer dans la calotte glaciaire du « petit dôme C » (Little Dome C) en l’Antarctique afin de récupérer une carotte de glace vieille de 1,5 millions d’années. En cas de succès, ce sera le plus ancien échantillon de climat et de conditions atmosphériques d’époque.

Le quantique c’est magique

Au cours de l’année 2018, l’intérêt pour la science de l’information quantique (QIS) a fortement augmenté, notamment au sein du gouvernement fédéral américain, aboutissant à la signature de la Loi sur l’initiative nationale quantique le 21 décembre 2018.

La Maison Blanche mettra en place un bureau national de coordination et un comité consultatif, un consortium quantique sera également créé, ainsi que plusieurs centres de recherches.

Intel, IBM, Microsoft ou encore Google (et une multitude de nouvelles start-ups) vont également continuer à développer leurs départements dédiés à la quantique.

Le futur collisionneur à particules

Après la découverte du Boson de Higgs au grand collisionneur de hadrons (Large Hadron Collider, LHC) de Genève en 2012, le Japon a montré son intérêt d’accueillir son successeur, l’International Linear Collider (ILC).

Mais après un temps de réflexion et au vu du prix du projet (plus de 7 milliards de $) le gouvernement japonais a émis des doutes en 2018. Une décision finale devrait être prise en mars 2019.

La science spatiale à un tournant

En 2018, la NASA a commencé à planifier le renouvellement de la recherche lunaire dans le cadre d’un programme plus vaste visant à faire de la Lune une destination d’exploration humaine et commerciale. Cette année, la NASA commencera à travailler à la réalisation concrète du projet visant à utiliser cette campagne lunaire pour combiner science et exploration et intégrer ses propres efforts à ceux de ses partenaires commerciaux.

Poser ses 2 semaines de vacances pour faire un petit trip sur la Lune n’est plus de la science-fiction.

La brouille de la modification génétique

Les généticiens continueront à faire face aux répercussions de l’affirmation de He Jiankui fin 2018 qui avait annoncé avoir contribué à la naissance des premiers bébés génétiquement modifiés au monde.

Depuis, le scientifique avait disparu des radars et serait retenu dans une maison d’hôtes de son université chinoise par des gardes.

Des chercheurs espèrent confirmer si He (chercheur en génomique à l’université des sciences et technologies à Shenzhen) a bien modifié les gènes de deux embryons qui ont donné naissance à des jumelles.

Suite au tollé international qui a eu lieu, les scientifiques tenteront de découvrir les éventuels effets secondaires du processus et créeront un cadre garantissant que tous les efforts futurs visant à modifier l’ADN humain héréditaire – tel que celui contenu dans les ovules, le sperme ou les embryons – auront lieu dans un environnement responsable et réglementé.

Planification du plan S

Les revues scientifiques par abonnement pourraient être forcées de modifier leur business-model pour s’adapter au Plan S, visant à transformer le modèle des publications scientifiques actuel en un modèle d’ accès libre et gratuit. Les éditeurs ont un an avant que les commanditaires du nouveau système ne demandent aux chercheurs qu’ils financent d’archiver immédiatement les articles acceptés pour publication dans des bases de données en accès libre, pratique actuellement interdite par de nombreuses revues.

Cette campagne en faveur d’une science plus ouverte et plus accessible soutient également les efforts déployés en 2019 par des bailleurs de fonds et des organismes de recherche aux Pays-Bas, qui cherchent à renoncer à l’utilisation de citations et de facteurs d’impact (FI) pour évaluer les chercheurs. Ces 2 derniers, remis en question depuis un moment, sont censés être des indicateurs de pertinence et de qualité du contenu du document cité.

L’Europe est la première concernée pour l’instant mais certains organismes chinois se sont montrés intéressés par cet exemple. Du côté des USA seule la fondation Bill et Melinda Gates a rejoint la coalition du libre.

La Bible de la biosécurité

L’Organisation mondiale de la santé prévoit de terminer une révision majeure de son manuel de biosécurité en laboratoire d’ici la mi-2019. Les directives de ce manuel décrivent les meilleures pratiques à utiliser dans le cadre de la manipulation sans danger d’agents pathogènes tels que le virus Ebola. C’est la première révision de ce manuel depuis 2004.

Les révisions permettront de mettre davantage l’accent sur la création d’évaluations des risques spécifiques au site et aux expériences, ainsi que sur l’amélioration de la gestion, des pratiques et de la formation du personnel de laboratoire.

La nouvelle approche vise à décourager les laboratoires d’approcher la biosécurité de manière machinale et encourage la création de procédures plus souples et efficaces.

Signaux cosmiques

Le plus grand radiotélescope au monde (nommé Tianyan et signifiant « Oeil du ciel »), le radiotélescope sphérique chinois à ouverture de 500 mètres, devrait être pleinement opérationnel et disponible pour les chercheurs à partir de septembre.

Depuis le début de sa phase de mise en service en 2016, le méga-télescope de 1,2 milliard de yuans (170 millions de dollars) a déjà repéré plus de 50 nouveaux pulsars : des étoiles mortes denses et à rotation rapide.

Il sera bientôt à la recherche des faibles signaux provenant de phénomènes tels que des rafales radio rapides et des nuages de gaz cosmique. Pendant ce temps, les astronomes décideront s’il faut poursuivre la construction du télescope de trente mètres sur la montagne hawaïenne Mauna Kea. En 2018, les plans ont permis de résoudre la dernière d’une longue série de poursuites judiciaires intentées par les habitants.

Bidouiller avec le climat

Alors que les émissions de carbone continuent d’augmenter, 2019 pourrait voir les premières expériences explicitement destinées à comprendre comment refroidir artificiellement la planète à l’aide d’une pratique appelée géo-ingénierie solaire.

Les scientifiques derrière la Stratospheric Controlled Perturbation Experiment (SCoPEx) espère pouvoir vaporiser des panaches de 100 grammes de particules ressemblant à de la craie dans la stratosphère afin d’observer leur dispersion. Ces particules pourraient éventuellement refroidir la planète en réfléchissant certains des rayons du soleil dans l’espace.

Les sceptiques de la géo-ingénierie craignent que cette pratique n’ait des conséquences imprévues et détourne l’attention des efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre alors que l’équipe américaine ScoPEx n’attend que le feu vert d’un comité consultatif indépendant pour démarrer les expérimentations.

Les recherches sur le cannabis

Les chercheurs canadiens devraient commencer à voir les premiers résultats d’une multitude d’études lancées sur la culture et la biologie fondamentale du cannabis. En octobre 2018, le pays a légalisé la plante pour tous les usages (le 2è pays au monde après l’Uruguay), ce qui a permis de financer des recherches sur la marijuana par les gouvernements fédéraux et provinciaux.

D’ici la fin 2019, des chercheurs de l’Université de Guelph espèrent proposer le premier centre universitaire dédié à la recherche sur le cannabis au Canada, qui étudiera tout, de la génétique de la plante aux avantages pour la santé.

Voilà pour une partie de 2019, il y aura bien entendu beaucoup d’autres choses, ce n’est qu’un petit échantillon de ce qui nous attend dans un futur très proche 😉

Source [Nature]

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