Depuis des décennies, nos peintures sont obtenues à base de pigments, molécules qui absorbent la lumière et en réfléchissent une partie. La couleur que nous percevons est fonction des différentes longueurs d’onde absorbées par ces pigments.
Même s’il est bien maitrisé de nos jours, cela n’empêche que le processus n’est pas sans défauts. Les couleurs peuvent perdre de leur éclat au fil du temps et des intempéries, et surtout cela génère une certaine dose de pollution et relâche des composants toxiques difficile à traiter ou recycler dans l’environnement (notamment les eaux).
D’autres techniques plus modernes (comme les cristaux photoniques dans les années 90 ou plus proches de nous les métasurfaces) n’ont jamais vraiment pris. Moins de composants chimiques, plus d’éclat au niveau couleur, meilleure résistance au temps, mais des teintes qui ont tendance à changer selon l’angle avec lequel on les regarde et une production massive difficile.
En créant des peintures à base de nanoparticules d’aluminium, des chercheurs d’une université floridienne pensent avoir trouvé une solution. L’idée est de projeter des nanoparticules métalliques sur un miroir du même matériau, via l’utilisation d’un faisceau d’électrons. La couleur sera en fonction de la rapidité de projection de ces particules et de la distance entre elles. Bon si je n’ai pas bien compris la technique je vous renvoie vers l’étude en question.
Au rayon des principaux avantages, la peinture serait plus légère (0.4 g/m2, épaisseur de 150 microns) et plus réflective, ce qui permettra de diminuer la température de l’objet sur lequel elle est posée.
Parmi les applications concrètes, cela pourrait donc servir à refroidir certains bâtiments, véhicules ou autres objets qui ont tendance à mal supporter la chaleur (réservoirs à eau, abris d’animaux …). Le poids n’a pas l’air si important jusqu’à ce que l’on réalise qu’un Boeing 747 pourrait peser jusqu’à une d’une demi-tonne de moins (1.3kg de peinture Vs 500 kg) ! Plus léger et donc moins consommateur.
Il y a quelques années j’avais rédigé un article présentant le futur de la nanotechnologie en médecine, qui est un domaine en relation directe. Cela permet de se rendre compte que nous sommes encore loin de comprendre toutes les implications de cette technologie et toutes les utilisations possibles. Comme pour les IA, nous aurons droit à des surprises.
Accéder à l’étude sur le site Science Advances
